Rejet du projet éolien de Doizieux

Suite au rejet le 4 février 2022 par le Conseil d’Etat du recours déposé par l’opérateur AboWind via la CPENR de Doizieux, j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet et de commenter cette décision, notamment dans la presse.  Je vous livre ici la teneur de mes propos.

« Je ne suis pas surpris par cette décision du Conseil d’Etat qui évite de juger ultérieurement ce dossier éolien sur le fond. Le jugement actuel porte sur la forme, à savoir la régularité, en appel, du rejet du dossier éolien par les services préfectoraux, régularité contestée par la CPENR de Doizieux.

Je ne suis donc pas habilité à commenter cette décision de justice qui n’aborde en aucun cas le fond du sujet, à savoir l’implantation de nouvelles sources d’énergie renouvelable à proximité d’un site classé Natura 2000.

C’est l’ensemble du territoire communal de Doizieux qui est contraint par ce classement des crêts du Pilat et non uniquement notre portion de zone classée, ce qui pose clairement pour les élus la question de l’acceptation de nouvelles contraintes pouvant découler de la révision en cours de la charte du Parc naturel régional du Pilat ou de l’élaboration du futur PLU intercommunal au niveau de la Métropole stéphanoise.

Il s’agit d’une étape supplémentaire dans la mise « sous cloche » progressive des communes rurales qui ne sont considérées que comme espaces de détente pour communes urbaines ou péri-urbaines avec les inconvénients que cela peut engendrer.

Si je fais le point en matière de production d’énergies renouvelables sur la commune, je note l’interdiction de l’éolien en raison de nuisances visuelles subjectives, l’interdiction des panneaux photovoltaïques en centre-bourg en raison de leur co-visibilité avec la tour médiévale inscrite à l’inventaire des monuments historiques et l’impossibilité de faire fonctionner une turbine hydro-électrique sur la rivière Le Dorlay sans espoir d’un éventuel retour sur investissement inférieur à 40 ans, et ceci sans aborder les contraintes des lois sur l’eau (débit réservé en période d’étiage, …).

La commune de Doizieux n’a donc aucune possibilité d’apporter une contribution significative en matière de production d’énergie renouvelable décarbonée dans le cadre du plan TEPOS commun à SEM et au PNRP, dont les objectifs ambitieux sont loin d’être atteints. Je le regrette et ce n’est pourtant pas faute d’avoir exploré différentes pistes. Nous avons fait le job ! … en vain.

Je n’aborderai pas le volet économique et son manque à gagner financier et éventuellement touristique. Il est temps de tourner la page …

J’espère simplement que les générations futures ne nous tiendront pas rigueur de ces décisions lorsqu’elles seront confrontées de plein fouet aux conséquences des bouleversements climatiques. »

Jean-Philippe Porcherot, maire de Doizieux

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